En adoptant son Agenda 2030 sur le modèle élaboré par l’ONU, le Département propose une vision stratégique de la transition écologique et solidaire de son territoire.
L’expression renvoie au programme adopté par l’assemblée générale de l’ONU en septembre 2015 qui établit dix-sept objectifs de développement durable (ODD) couvrant un large spectre de questions de société. Chacun des 193 États-Nations est appelé à décliner ce plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité par l’intermédiaire de ses acteurs publics, privés ou associatifs. La version alto-séquanaise de l’Agenda 2030 devait s’adapter aux caractéristiques d’un territoire dense, avec 1,6 million d’habitants, mais se voulant agréable à vivre. « Il s’agit à la fois de répondre aux besoins exprimés aujourd’hui par nos administrés, et d’anticiper et préparer un avenir commun, explique le président du Département, Georges Siffredi. Devant la complexité de notre monde et son caractère difficilement prévisible, il convient d’adopter une vision et une attitude propres à maintenir notre cohésion sociale. »
Si la collectivité produisait déjà des rapports de développement durable, elle se pose désormais en pilote de sa trajectoire grâce à cet outil transversal, renforçant le sens de l’ensemble des politiques départementales. « Au-delà d’un rapport annuel sur l’impact de nos politiques, il s’agit de donner un cadre global et cohérent face aux grands enjeux auxquels nous sommes confrontés. » Ainsi ce document présente pour la première fois les enjeux départementaux, les missions qui en découlent et les réalisations constatées ces deux dernières années « démontrant ainsi la logique, la cohérence et la continuité des politiques menées ». Il met en avant « une approche positive du développement durable sans a priori dogmatique » en vue de « transformer les contraintes en opportunités » renforçant, dans le même temps, la « résilience du territoire alto-séquanais ».
Du projet au réel
Le Département a identifié, au regard de ses compétences et de ses politiques publiques, cinq enjeux majeurs « qui engagent sa responsabilité » : prendre soin des habitants, s’engager pour mieux vivre ensemble, se reconnecter à la nature, développer le rayonnement et l’attractivité des Hauts-de-Seine et enfin, la conduite même de l’administration départementale. En complément, quinze missions sont proposées pour constituer, dans leur ensemble, une réponse forte et globale. Chacune d’entre elle est nourrie par des actions déjà lancées et par d’autres projetées d’ici 2030. Ainsi, sous la bannière « Se reconnecter avec la nature », trois « missions » sont proposées : la stratégie nature du Département, lancée en 2021, qui vise notamment à permettre à tous les Alto-Séquanais d’avoir accès à un espace vert à moins de 15 minutes à pied de chez eux, la reconquête de la Seine et de ses berges à pied, en vélo, en bateau et en famille, et le défi climatique avec, par exemple, la performance énergétique des bâtiments publics ou le développement des énergies renouvelables.
La contribution de ce plan d’ensemble aux 17 ODD onusiens est systématiquement rappelée pour chacune des missions. La stratégie nature coche ainsi les cases « santé et bien-être », « villes et communautés durables », « consommations et productions responsables », « lutte contre le changement climatique », « vie terrestre »… En comparaison de l’Agenda 21 consécutif au Sommet de la terre de Rio en 1992 qui fixait des objectifs pour le XXIe siècle, cet Agenda 2030 renvoie la collectivité à un futur très proche. « Il est souvent difficile de s’échapper des contraintes du présent pour se projeter en 2030, souligne Georges Siffredi. Certains projets ciblés ici sont particulièrement ambitieux, d’autres plus risqués, mais tous sont finalement réalistes. C’est la force de conviction et la persévérance du Département et de ses partenaires qui transforment les idées en projets et les projets en réalité. » L’Agenda 2030 des Hauts-de-Seine, en identifiant des leviers pour améliorer les performances, s’inscrit dans « une démarche de progrès mesurables », et fera l’objet d’une évaluation annuelle lors de la présentation du rapport de développement durable. L’ensemble des habitants devraient par ailleurs y être associés grâce à un dispositif intitulé le « Grand collège des Hauts-de-Seine » qui fédèrera les différents programmes de concertation et de sensibilisation déployés par la collectivité et par ses partenaires
Pauline Vinatier