Portrait d’Edmont de Goncourt d’Eugène Carrière. © ann-ray

Le musée des Avelines à Saint-Cloud détient l’une des plus importantes collections d’œuvres d’Eugène Carrière (1849-1906), qu’il présente jusqu’au 16 février.

Il est de la génération des impressionnistes et son art n’a rien de commun avec eux, ce qui explique sans doute sa relative discrétion dans la mémoire artistique du siècle. Son inspiration, il ne la trouve pas dans la lumière changeante de la nature mais dans les scènes d’intimité qu’il évoque en ocre et gris avec l’ambition de « révéler la forme visible de l’âme ». On disait de lui qu’il était un sculpteur d’ombre quand son ami Auguste Rodin peignait le marbre. Méconnu de nos jours, Eugène Carrière était ainsi admiré de ses pairs et des élèves de son académie, exerçant sur eux et sur l’art à venir une influence d’esprit sinon de manière, comme le montre l’exposition Eugène Carrière, de tendresse et d’amitié. À commencer par les premiers photographes qui semblent avoir capturé chez lui la forme vaporeuse des fantômes. L’événement a reçu le label « exposition d’intérêt national » en raison de son ambition scientifique, des partenariats avec de grandes institutions publiques – entre autres le musée d’Orsay et le musée Antoine-Bourdelle – et d’une politique des publics favorisant l’accès à la culture pour tous. Tous les rendez-vous sur le site. 

www.musee-saintcloud.fr

Insula orchestra. © Julien Benhamou

À La Seine Musicale le 23 janvier, Laurence Equilbey cède le temps d’un concert Bach / Beethoven la baguette d’Insula orchestra à Andrea Marcon, claveciniste et chef d’orchestre italien renommé pour ses interprétations baroques et classiques. Le Bach en question est Carl Philipp Emanuel (1714-1788), fils de, bien plus célèbre à son époque que son père. Au programme, deux œuvres de ce compositeur influent admiré de Mozart, Haydn et du jeune Beethoven dont on écoutera également la Première Symphonie. Ainsi qu’en ouverture l’Allemand Joseph Martin Kraus (1756-1792), installé à Stockholm, dont le seul défaut au regard de la postérité aura été d’être l’exact contemporain de Mozart ! À eux trois, ils bouleversent le style classique et inventent l’orchestre de tempête et de passion. 

www.laseinemusicale.com

Atelier robotique lors de la 28^e édition de La Science se livre, en 2024. CD92/Julia Brechler

Pour sa 29^e édition, la manifestation départementale La Science se livre organise une centaine de rendez-vous gratuits sur le thème Femmes et Sciences. Pour tous les publics du 1^er au 15 février.

Cela se passe un peu partout sur le territoire, dans les médiathèques et les lieux culturels. Cela prend des formes multiples : ateliers interactifs, rencontres et débats, visites, spectacles, expositions. Cela s’adresse à tout le monde, du jeune qui ignore encore que la science est son avenir jusqu’au citoyen qui sait que la science et la vie sont inséparables. Cette année, au cœur des enjeux de la politique départementale concernant l’égalité entre les femmes et les hommes, La Science se livre s’intéresse particulièrement aux femmes dans les carrières scientifiques. Dans le cadre de cette manifestation au carrefour de l’éducation, des loisirs et de la culture, prennent place deux prix littéraires. Le Prix Jeunesse, décerné par un jury constitué de quatre classes de collège du département, accompagnées par les enseignants, les équipes des médiathèques et les scientifiques parrainant le projet. Le Prix du public, qui récompense un ouvrage de vulgarisation scientifique, décerné parmi leurs coups de cœur par cinquante volontaires – lesquels peuvent s’inscrire sur le site. 

www.hauts-de-seine.fr/lascienceselivre

Costumes de scène du théâtre des Amandiers. CD92 Julien Garraud

Du 6 janvier et jusqu’au prochain hiver, les Archives départementales à Nanterre nous font entrer Dans les coulisses des théâtres des Hauts-de-Seine à l’aide d’un impressionnant fonds documentaire et de costumes prêtés par le théâtre des Amandiers. L’histoire commence à Gennevilliers en 1783 avec la première représentation en public de La Folle Journée ou le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Elle s’est enracinée de génération en génération autour de nos scènes et centres dramatiques nationaux, et quelques noms suffiraient à dire son importance sur notre territoire : Patrice Chéreau, Bernard Sobel, Jean-Pierre Vincent, dont les successeurs poursuivent l’aventure. L’exposition se double d’un volet en plein air dans le parc André-Malraux (à partir du 20 janvier) et d’un accès numérique pour en profiter confortablement chez soi. 

archives.hauts-de-seine.fr

Dans la Nuit, Worth, première moitié du XX^e Siècle. © DR

Le Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes nous fait redécouvrir l’industrie de la parfumerie au début du XX^e siècle, avec l’exposition Suresnes, ville de parfumeurs, jusqu’au 15 juin.

Quand on évoque la mémoire ouvrière et sociale de la banlieue de Paris, ce sont plutôt des odeurs de métal et de cambouis qui nous viennent à l’esprit… Or il existe tout un domaine volatile de cette mémoire, la parfumerie, que le MUS entend raviver sur les terres mêmes où elle s’est épanouie. C’est à la fois un art, un artisanat, une industrie et un commerce, autant dire un univers économique pris dans sa totalité dans lequel nous sommes plongés. Matières premières comme des épices, alambics de cuivre qui évoquent les terroirs, design précieux des flacons et suggestif des affiches : il y a dans les laboratoires et les usines de Suresnes une idée de gastronomie olfactive qui, peu à peu, s’émancipe du luxe inabordable pour s’immiscer dans la vie quotidienne. Coty, Guerlain, Worth, les parfums de Volnay et quelques autres sont à l’honneur dans les vitrines et lors de rendez-vous distillés tout au long du semestre. Ainsi que quelques parfums emblématiques et introuvables de Suresnes – Rose Jacqueminot de Coty, Perlinette de Volnay, Je reviens de Worth – qui ont été spécialement recréés grâce à un partenariat avec l’Osmothèque – Conservatoire international des parfums à Versailles. 

Programme des animations sur mus.suresnes.fr

Beautés fragiles. © Paul Read

Il y a de la légèreté dans le travail de Mathilde Nivet, qui tient d’abord à la matière qu’elle a choisie, le papier, qu’elle plie, découpe, assemble avec des mains d’orfèvre, et sans doute à une inclination personnelle pour la nature printanière et l’envol des choses. En papiers découpés flottant dans l’air, ses fleurs sont l’antidote au poison de la mélancolie et ses oiseaux des messagers de lumière. À la Maison des Arts de Châtillon, du 17 janvier au 30 mars, elle nous ouvre à tout un univers virtuose, lié à l’art des jardins et comme lui bruissant de couleurs, et nous invite à découvrir sa collection personnelle d’objets en papier, en artiste à la poésie modeste chez qui rien ne pèse ni ne pose. 

www.maisondesarts-chatillon.fr

Vue de l’exposition du Salon au Beffroi en 2024. © Vincent Evrat

Le 68^e Salon de Montrouge se tient au Beffroi du 7 au 23 février, et le SeineLab présente à La Seine Musicale une œuvre de l’artiste Russell Perkins, remarquée lors de la 67^e édition.

Depuis 1955, le Salon créé par la ville de Montrouge s’est affirmé, à l’échelle française puis européenne, comme « the place to be » pour les jeunes artistes et les professionnels du monde de l’art. Le 68^e est le premier Salon sous la direction artistique d’Andrea Ponsini, depuis près de quinze ans responsable des expositions et des arts plastiques dans l’équipe municipale et coordinateur du Salon auprès des précédents commissaires. L’ambition de cette édition est d’établir « une cartographie de la scène émergente et avant-gardiste tout en assurant un accompagnement pérenne des artistes sélectionnés et en sensibilisant le plus grand nombre à l’art contemporain ». Quarante artistes de dix pays ont été retenus parmi près de 2 400 candidatures par le comité de sélection ; toutes techniques confondues, ils s’inscrivent dans un monde engagé sur les relations sociétales à l’environnement, à la domination, à la descendance. En partenariat avec le Salon de Montrouge, le SeineLab de La Seine Musicale présente jusqu’au 29 mars Static, une œuvre audiovidéo de l’artiste américain travaillant à Londres Russell Perkins, qui mêle symboliquement l’agitation des célébrations de victoires politiques à la télévision américaine au bruit millénaire du vent dans la nature. 

www.salondemontrouge.com et www.laseinemusicale.com/seinelab

Cérémonie du thé au musée départemental Albert-Kahn. CD92 Reine Postel

En attendant le retour du printemps et la fête des cerisiers en fleurs que le Département célèbre au parc de Sceaux, l’hiver est propice à un autre type de voyage dans la culture japonaise : le rituel de la cérémonie du thé. Une heure d’un exotisme insensé au pays du café vite fait sur le zinc, durant laquelle il se passe apparemment très peu de choses, sinon l’essentiel, quand mousse le matcha vert sous le fouet de bambou. Dans l’un des pavillons du musée départemental Albert-Kahn et sur réservation, c’est un voyage immobile que l’on peut accomplir en sortant de chez soi sans néanmoins prendre l’avion, ce qui convient exactement à la préservation de notre santé et de la Terre (dimanches 26 janvier et 9 février, mardis 28 janvier et 11 février à 11 h). 

albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Première édition du Super 7 à Paris La Défense Arena, en 2020. CD92/Olivier Ravoire

Vous avez aimé la médaille d’or française aux JO en rugby à 7 ? Vous allez adorer la finale de l’In Extenso Supersevens ! Le 1^er février à Paris La Défense Arena.

Si l’on parle parfois de rugby-champagne à XV, au Supersevens, on serait plutôt dans la boisson énergisante… Imaginez le format d’une phase finale du championnat de France : 8 équipes qualifiées sur les 16 engagées lors des trois étapes estivales qui ont eu lieu cette année à Mont-de-Marsan, La Rochelle et Pau ; 7 matches de deux fois 7 minutes dans le tableau principal du dernier rendez-vous à La Défense (les 1/4, les 1/2 et la finale) plus les matches de classement du tableau secondaire ; les rencontres se succèdent de 14 h à 22 h 30 et comptent en moyenne un essai toutes les 90 secondes… Depuis la création de ce championnat professionnel à la saison 2019-2020, les finales se jouent spectacle et lumière chez nous, dans la plus grande salle d’Europe, où le Racing 92 a été sacré premier champion de France. On retrouvera notre club dans la phase finale du 1^er février, en lutte pour le titre contre Monaco Rugby Sevens, l’Union Bordeaux Bègles, la Section paloise, le RC Vannes, le Stade toulousain, Montpellier Hérault Rugby et la « super-équipe » des Barbarians français. Pour la première fois cette saison, l’In Extenso Supersevens intègre un circuit féminin dont le tournoi final se déroule le même jour. Quand Supersevens rime avec intense, le show n’est pas seulement sur la pelouse ! 

www.parisladefense-arena.com