Le quatuor Magenta © DR

Du 12 au 29 septembre, le Festival de l’Orangerie de Sceaux se transporte exceptionnellement hors les murs, occupés par l’exposition Roues libres, pour une 55^e édition encore au bord de l’été.

L’historique festival de musique de chambre franchit les grilles du Domaine départemental pour poser la plupart de ses pupitres dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux, sans rien changer à la décontraction qui lui vaut d’être tellement apprécié des musiciens et des amateurs qui s’y sentent bien ensemble. On ne sait qui ni quoi mettre en avant dans une programmation haut de gamme sous la direction artistique du pianiste Jean-François Heisser. Le concert d’ouverture (12 septembre à 20 h 30) avec des Suites pour violoncelle de Bach jouées par Anne Gastinel, quelques jours avant sa rentrée des classes à l’Académie Jaroussky où elle enseigne ? Les Quatuors Van Kuijk et Magenta unis dans des œuvres à quatre, six ou huit archets de Schoenberg et Mendelssohn (19 septembre à 20 h 30) ? Le jeune pianiste Dmitry Masleev, coup de cœur de La Roque-d’Anthéron, dans un programme romantique (28 septembre à 20 h 30) ? Ou bien encore, dans le grand salon du château, le concert London XVIII^e siècle donné par Les Ombres avec la mezzo Fiona McGown (27 septembre à 20 heures) ? Puisqu’on ne peut pas choisir, tous les détails, y compris ceux des concerts gratuits dans le parc, sont sur le site du festival. 

festivalorangerie.fr

Bonnard Island, © Aline Zalko

Exposés à la Maison des Arts de Châtillon du 13 septembre au 8 décembre, les Mirages d’Aline Zalko ont encore le parfum de l’été, celui des glaces à l’italienne aux couleurs acidulées dont on redoute qu’elles soient artificielles et qui se révèlent gourmandes à l’usage. Les dessins et peintures de l’artiste – qui assume l’imagerie pop et pulp des années soixante-dix et quatre-vingt – nous semblent vite familiers : on a forcément croisé son travail d’illustratrice et de dessinatrice de presse sur la couverture d’un livre ou en surfant sur le net. Ils sont parfois plus ambigus qu’on ne le croit au premier coup d’œil, et il y a, dans ses visions fauves de Martinique ou d’ailleurs, quelque chose qui évoque les récentes peintures de Hockney, voire les premiers paysages de Kandinsky. 

www.maisondesarts-chatillon.fr

Vue de drone d’Ether sur la pointe aval de l’île Seguin, au pied de La Seine Musicale avec laquelle elle entre en résonance. © UFLY DRONES

Les Extatiques se métamorphosent cette année en une manifestation festive où se mêlent culture et spectacle vivant autour de La Seine Musicale.

Les Extatiques, cap sur l’Île des arts nous incite, comme les saisons précédentes, à mettre le nez dehors, cette fois dans un esprit de conversation décontractée entre les arts, le cirque et la rue. Inauguration le 21 septembre, pour les Journées européennes du Patrimoine – dont le thème centré sur les itinéraires, les réseaux et les connexions correspond bien à la topographie fluviale du lieu -, avec un spectacle inédit du Plus Petit Cirque du Monde, venu de Bagneux mettre en scène et en numéros acrobatiques les œuvres monumentales, du Pouce de César à Éther/Égalité de Kohei Nawa. Jusqu’à la fin du mois de novembre, la façade du bâtiment passe sous les couleurs géométriques de la street artist Stoul tandis que les espaces publics de La Seine Musicale sont reconfigurés en « Île des arts ». Dans la Grande Rue intérieure, on pourra voir pour la première fois réunies les œuvres de la collection départementale d’art contemporain, lesquelles font l’objet de prêts aux collèges et aux structures médico-sociales dans le cadre du dispositif « 1 mois, 1 œuvre ». Deux artistes contemporains lauréats de la bourse Révélations Émerige, Alice Louradour et Antonin Hako, renouvelleront le regard sur l’architecture intérieure, et le jeune public aura son mot à dire – ou plutôt son imaginaire à inscrire – sur la fresque collective Ne rougissez pas ! 

www.lesextatiques.com

© DR

Cette invitation à la déambulation musicale, le samedi 21 septembre dans le parc du Domaine national de Sceaux, s’inscrit dans le cadre mixte des Journées européennes du Patrimoine, du festival de l’Orangerie et de l’exposition Roues libres. Et elle mérite un coup de pédale particulier. Il s’agit en effet de suivre, avec sa propre bicyclette ou avec du jarret, les dix-huit excellents musiciens, eux-mêmes montés sur boyaux, de l’orchestre Les Forces Majeures, sous la conduite de Raphaël Merlin qui fut pendant vingt ans le violoncelliste du Quatuor Ébène. Cette Symphonie cycliste en 3 actes s’échauffe sur la ligne de départ devant le Pavillon de l’Aurore à 14 h pour cinq kilomètres maximum de contre-la-montre avec des passages en altitude (Haydn, Debussy, Ravel, Poulenc…) par la grâce des petites reines (Amy Beach, Nadia Boulanger…) avant de rallier vers 16 h la flamme rouge du dernier concert surprise. Où l’on ira nécessairement en… Montand À bicyclette ! 

domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr

CD92/Olivier Ravoire

Sésame pour découvrir à prix avantageux les richesses culturelles et naturelles de l’Ouest francilien, le Pass Malin évolue vers une application gratuite, pratique et plus écologique. 

Disponible sur iOS et Android, l’application « Pass Destination » donne droit à 15 % de réduction minimum dans plus cent sites touristiques, culturels et sportifs de l’Ouest francilien. Créée en 2020 par les deux Départements, la carte Pass Malin, jusqu’ici à découper ou à imprimer, se digitalise pour une expérience plus fluide puisque le public peut accéder à la liste des sites partenaires et les localiser sur une carte interactive. 

Bientôt disponible en version bilingue, le nouveau Pass donne accès à une offre diversifiée, allant, dans les Hauts-de-Seine, du musée départemental Albert-Kahn ou du musée Paul-Belmondo à Boulogne-Billancourt au musée du domaine départemental de Sceaux et à la Maison de Chateaubriand, à Châtenay-Malabry, en passant par la Tour aux Figures et la Manufacture de Sèvres. À cela s’ajoutent des bons plans et offres flash tout au long de l’année : festivals, événements, expositions, spectacles… Les réductions sont valables pour le détenteur du Pass et pour quatre accompagnants mineurs. Idéal pour les découvertes en famille à tarif abordable ! 

P.V. 
destination.hauts-de-seine.fr

© Almudena Romero

Invitée par le musée départemental Albert-Kahn à faire dialoguer ses photographies réalisées grâce à la photosynthèse avec les autochromes historiques de l’exposition Natures vivantes, la photographe espagnole Almudena Romero s’installe, du 25 septembre au 3 novembre, dans la serre pour une résidence de création ouverte au public. Sous une source lumineuse modulée, elle y développe sa sensibilité à l’environnement, au sens le plus matériel du terme : « C’est exactement la même dynamique que dans une chambre noire, mais au lieu d’utiliser du papier photographique, j’ai une toile de 6 m² recouverte de graines de cresson, et au lieu d’un agrandisseur, j’ai un projecteur. Les zones qui reçoivent plus de lumière produisent plus de chlorophylle, les tons les plus sombres de l’image ; les zones qui reçoivent moins de lumière restent pâles. » 

albert-kahn.hauts-de-seine.fr

© Rémi Demarthon

Au cœur de La Seine Musicale, le SeineLab est à la fois un atelier et un auditorium pour explorer, expérimenter, découvrir et apprendre par les sons dans un environnement numérique.

Au SeineLab, le public scolaire, les étudiants, les amateurs de musique et tous les curieux sont les bienvenus. Pour son premier temps fort d’une nouvelle saison dédiée à la défense du vivant, il nous invite à réviser ce que l’on croyait savoir du monde du silence : À l’écoute des poissons et autres crevettes bruyantes, création sonore immersive de Fabrice-Élie Hubert, nous révèle le bruit de fond marin, celui des créatures vivantes comme la pollution sonore qu’engendre l’activité humaine. Enrichie des vidéos sous-marines en macro captées par le vidéaste Rémi Demarthon, la beauté de la mer n’est pas réservée au seul sens de la vue. À l’immersion proprement dite, un second espace ajoute un dispositif d’exploration de l’écosystème sonore avec quantité d’informations accessibles par QR Code. L’installation est en accès libre du 16 octobre au 1er février (du mercredi au samedi de 14 h à 19 h, jusqu’à 20 h pour les spectateurs des concerts) et accompagnée d’une version en ligne binaurale – c’est-à-dire enregistrée spécialement pour reproduire au casque notre perception naturelle. 

www.laseinemusicale.com/seinelab

© Pascal Signolet

La 14^e édition du Festival Atmosphères, « festival pionnier pour un monde plus durable et juste, en harmonie avec la nature » se tient à Courbevoie (Centre événementiel, Espace Carpeaux, cinéma Abel-Gance, Écollectif Briand) du 9 au 13 octobre. Cinéma, spectacle vivant, conférences, tables rondes : la culture et la science sont au service de la transition écologique et sociale et s’entrecroisent dans une programmation cette saison marquée par la thématique de l’eau, celle qui irrigue la terre et celle qui constitue les océans – symbolisée par la splendide baleine du visuel. Placée sous la conduite d’un comité scientifique auquel appartenait, jusqu’à sa mort l’année dernière, le célèbre astrophysicien Hubert Reeves, le festival programme, entre autres, une vingtaine de films de fiction et documentaires, un ciné-concert sur les océans, un spectacle du Circus Baobab, venu de Guinée lors d’une journée spéciale « Des fleuves aux océans », une exposition d’art et quantité de rencontres, forums, ateliers, etc. Toutes les animations sont gratuites et l’on attend près de 20 000 personnes.

www.atmospheresfestival.com

CD92/Julia Brechler

Jusqu’au 29 septembre, le Département met à disposition du public une navette fluviale pour desservir plusieurs sites culturels et naturels du territoire.

À bord d’un catamaran, les passagers peuvent découvrir toute la richesse du patrimoine alto-séquanais et son panorama de paysages et d’architectures se dévoilant au fil de l’eau, à travers trois escales. À Issy-les-Moulineaux, pour flâner au parc départemental de l’Île Saint-Germain et visiter la Tour aux figures de Jean Dubuffet, ouverte sur réservation. À Sèvres, pour faire un saut au Jardin des métiers d’Art et du Design (JAD), au Musée national de la Céramique à Sèvres ou encore au Domaine national de St-Cloud. Incontournables, La Seine Musicale et la statue Ether à la pointe de l’Île Seguin sont, pour leur part, à portée de l’escale du Port Legrand, à Boulogne-Billancourt, à seulement 15 minutes à pied du musée départemental Albert-Kahn.

Le Département, engagé dans une politique de développement durable, a fait le choix d’une technologie écologique et innovante pour développer ainsi le tourisme en Seine, avec un catamaran d’une capacité de 50 passagers fonctionnant à l’énergie électro-solaire. Le bateau opère quatre rotations par jour, chaque week-end, jusqu’au 29 septembre. Après Nautique en Seine cet été et l’événement la « Traverseine » (canoë-kayak), la remise en service de cette navette vient une nouvelle fois animer la Seine dans un esprit respectueux de l’environnement, tout en en valorisant ses berges. Ce poumon bleu, qui s’écoule sur 39 kilomètres à travers les Hauts-de-Seine, sera à terme ouvert à la baignade du grand public grâce à un travail engagé pour améliorer la qualité de l’eau. 

P.V. 
Réservations obligatoires sur destination.hauts-de-seine.fr