L’assemblée départementale a adopté le 11 avril le budget primitif 2025. Malgré la conjoncture économique, le Département maintient ses orientations solidaires et durables au bénéfice de tous les Alto-Séquanais et poursuit ses investissements d’avenir.
Par Pauline Vinatier
En 2025, l’évolution des recettes du Département reste très défavorable après un exercice 2024 déjà contraint. « Si une reprise modérée liée à l’immobilier peut être espérée en 2025, notre collectivité doit tenir compte d’un gel de la dynamique des fractions de la TVA (40 % de ses ressources, Ndlr) et d’une participation élevée à un nouveau dispositif de ponction dans le cadre de la péréquation, déplore Georges Siffredi, président du Département. Une nouvelle fois, plutôt que de se réformer, l’État a choisi de faire peser sur les autres le poids du redressement des finances publiques, alors même qu’il est établi que leur dégradation ne peut être imputée aux collectivités territoriales. » La dotation globale de fonctionnement a été, pour sa part, amputée des deux tiers de son produit depuis 2013, soit un manque à gagner de 1,8 Md€, équivalent à une année entière de fonctionnement ! Parallèlement, les dépenses en matière de solidarités sont en hausse de 36 M€, passant en 2025 le cap du milliard d’euros du fait de l’augmentation des dépenses obligatoires et principalement des allocations individuelles de solidarités (Revenu de Solidarité Active, Allocation Personnalisée d’Autonomie, Prestation de Compensation du Handicap…), entretenant « l’effet ciseaux ». Cette dynamique haussière est un problème structurel pour les Départements et en particulier pour les Hauts-de-Seine. À titre d’exemple, les dépenses de solidarités ont bondi de 100 M€ ces trois dernières années, alors que les DMTO (les « frais de notaire », dernière recette territorialisée, Ndlr) chutaient de 300 M€.
QUALITÉ DU SERVICE PUBLIC
« Le niveau des recettes, quelles que soient les mesures d’économies prises à court et long terme par le Département, n’est donc plus en phase avec celui des dépenses, souligne M. Siffredi. Le financement des Départements français n’est plus pérenne. » Malgré cette crise structurelle profonde, les efforts de rationalisation des dépenses – environ 33 M€ d’économies par rapport à l’exercice 2024 – permettront de maintenir en 2025 la qualité du service public et de continuer à accompagner les Alto-Séquanais, en particulier les plus fragiles. Outre les allocations individuelles pour un tiers de ce total (352 M€), le milliard d’euros consacré aux solidarités (62 % du budget de fonctionnement) vient financer la protection de l’enfance (243 M€), la petite enfance (32 M€), les politiques en faveur de l’autonomie des personnes en situation de handicap (229 M€) et des personnes âgées (167 M€), en particulier dans le champ du maintien à domicile (84 M€). La stratégie jeunesse (52 M€) en direction des 11/25 ans articule des actions diversifiées dans les domaines des solidarités, de l’éducation, de l’engagement citoyen, de la culture et du sport.
MODÈLE PLUS DURABLE
Volontariste dans ses investissements, le Département aura recourt à l’emprunt pour la deuxième année consécutive, après des années d’autofinancement permis par sa bonne gestion. « Les investissements structurants sont maintenus à un haut niveau pour garantir l’avenir de nos dizaines de milliers de collégiens ainsi que l’épanouissement de tous les Alto-Séquanais au sein de nos lieux culturels, sportifs et de nos espaces naturels », souligne Georges Siffredi. Une enveloppe globale de 550 M€ est ainsi prévue en 2025, au sein de laquelle l’éducation pèse à elle seule plus d’un quart (145 M€). 84,9 M€ permettront ainsi de financer la construction et la réhabilitation de six collèges sur la base d’un référentiel environnemental exigeant. Afin d’accompagner le territoire vers un modèle plus durable, 43,6 M€ sont prévus pour les transports décarbonés et 10,5 M€ pour la poursuite du Plan Vélo. Au rang des futurs équipements phares, le centre aquatique de La Grenouillère, en bas du Domaine départemental de Sceaux, mobilise 33 M€ et le musée du Grand Siècle, à Saint-Cloud, 35,9 M€. Dans le domaine médico-social, plus de 13 M€ permettront, notamment, la poursuite des travaux de la Maison de l’Avenir, à Nanterre, du nouveau foyer de l’Aide sociale à l’enfance de Rueil-Malmaison pour accueillir les fratries et de l’Institut médico-éducatif de Villeneuve-la-Garenne pour le handicap. La cohésion territoriale reste un axe d’intervention incontournable. Ainsi, 10,5 M€ sont programmés pour la poursuite du dispositif départemental de renouvellement urbain Quartier d’Avenir (101 M€ engagés depuis 2021) et, malgré le contexte financier contraint, le Département fait le choix de maintenir un soutien fort à l’investissement de ses trente-six communes, avec une enveloppe de 67 M€ au service de la qualité du cadre de vie et des services publics de proximité. « Aujourd’hui, il faut donc réaffirmer haut et fort que nos Départements sont des acteurs essentiels, rappelle M. Siffredi, car, à travers les politiques publiques que nous menons, nous sommes un véritable amortisseur des chocs qui percutent notre pays. »
