Inaccessible pendant plus de vingt-cinq ans, le château de Bois-Préau, voisin de la Malmaison, rouvre à Rueil avec l’exposition Eugène de Beauharnais, un prince européen. Jusqu’au 9 janvier 2023.
L’appellation officielle de musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau ne doit pas faire oublier que les naissances et les conduites des deux domaines n’ont pas toujours été jumelles. Bâti sur ses dix-sept hectares à la toute fin du XVIIe siècle, le château de Bois-Préau a longtemps échappé à l’attraction du voisin de la Malmaison. Réunis en 1810 sous l’autorité de Joséphine puis de son fils héritier le prince Eugène (1781-1824), ils se séparent de nouveau et Bois-Préau passe d’acheteur en acheteur jusqu’à ce que le couple Edward Tuck et Julia Stell le lègue en 1926 aux Musées nationaux. Fermé au public dans les années 1990, le rez-de-chaussée de Bois-Préau accueille, en grand apparat après les travaux de restauration et de mise aux normes, une exposition consacrée à Eugène de Beauharnais. Enfant du premier mariage de Joséphine, celui que Napoléon avait adopté et appelait « mon fils » fut sous l’Empire un militaire exceptionnel et un vice-roi d’Italie cultivé, avant de finir sa brève et flamboyante existence en exil familial à Munich chez son beau-père le roi de Bavière. En plus de 160 tableaux et objets d’art, issus de collections nationales et internationales, on célèbre aussi les têtes couronnées d’Europe du Nord, descendantes pour beaucoup du prince Eugène, dont Goethe disait : « S’associer avec un acteur de l’histoire mondiale, qui est en même temps un homme si bon et si hautement cultivé, a un effet instructif et rafraîchissant au plus haut degré. »
Photo : DR