Le budget, adopté le 8 avril, confirme l’engagement du Département pour les solidarités et son volontarisme en faveur de l’attractivité et du développement durable avec un niveau d’investissement sans précédent.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La grande priorité du Département restera cette année l’accompagnement des plus fragiles. Les crédits consacrés à la solidarité sont en effet en hausse de 40 M€ et atteignent 949 millions d’euros soit 56 % du budget de fonctionnement. « Nous renforçons d’un côté de façon durable nos dispositifs pour agir efficacement, au plus près des besoins des publics vulnérables, explique le président du Département, Georges Siffredi et nous misons dans le même temps sur l’innovation pour continuer d’améliorer la qualité de l’accompagnement que nous proposons aux Alto-séquanais ».
Les crédits pour le maintien à domicile des personnes âgées augmentent ainsi de 10 % et le Département lance un plan de rénovation et de modernisation des Ehpad et des résidences autonomie – à hauteur, dans un premier temps, de 20 M – pour « inventer l’Ehpad de demain et améliorer les conditions de vie des seniors, sans augmentation du prix de journée. »
Dans le domaine de la protection de l’enfance, une autre priorité (213 M€), le Département veut, là encore, innover avec la création de nouvelles structures, dont un lieu d’accueil inédit pour les adolescents développé avec le professeur en pédopsychiatrie, Marcel Rufo, associant le soin médical et paramédical avec un accompagnement fort en matière éducative. Plus largement, la jeunesse fragilisée par la crise sanitaire bénéficiera d’actions de prévention, de sensibilisation et d’insertion à hauteur de 17,4 M€ dont 3,5 millions pour les foyers de jeunes travailleurs qui accompagnent les jeunes majeurs dans leur parcours.
Mobilités et logement
Au-delà de ses compétences obligatoires, la collectivité agit pour l’amélioration du cadre de vie des Alto-Séquanais et l’attractivité du territoire. En hausse de plus de 226 M€, le budget d’investissement (772 M€) traduit cette ambition « d’assurer la cohésion de notre territoire et de tout mettre en œuvre pour donner à nos concitoyens la possibilité d’un quotidien et d’un avenir meilleur », comme l’a souligné Georges Siffredi le 8 avril. Un élan qui bénéficie tout d’abord à la politique du logement avec 101,9 M€ alloués au logement social et au renouvellement urbain à travers le programme départemental Quartiers d’Avenir. La subvention annuelle à l’office Hauts-de-Seine-Habitat augmente de 50 % en vue d’améliorer et de rénover le patrimoine existant, tandis que le Département acquiert 70 M€ de titres participatifs auprès du bailleur pour soutenir la création de 10 000 nouveaux logements en dix ans. Cet investissement se fera en priorité dans les communes en retard sur la loi « SRU ». L’objectif est également d’augmenter l’offre de logements locatifs intermédiaires et de « relancer une véritable politique d’accession sociale à la propriété ». Parallèlement, le Département va renforcer ses dispositifs d’aide à l’amélioration et à l’adaptation de l’habitat privé « pour mieux accompagner les familles modestes et les classes moyennes ».
L’objectif est de créer 10 000 logements supplémentaires d’ici dix ans.
Plus de 186 M€ sont dédiés aux mobilités, dont 122 M€ en faveur du développement des transports collectifs avec des opérations telles que les tramways T10 entre Antony et Clamart et T1 entre Asnières-Gennevilliers et Colombes ou encore le prolongement du RER E vers l’Ouest depuis Nanterre L’accent est aussi mis sur les mobilités douces avec un Plan Vélo départemental qui doit permettre de « créer 120 km de voies cyclables supplémentaires d’ici la fin du mandat et d’aménager 70 % de la voirie départementale » avec des crédits de 150 M€ jusqu’en 2028. Un engagement en faveur de l’environnement qui se traduit enfin par l’aménagement des parcs, jardins et paysages, précieux espaces de nature en ville (20,6 M€ en investissement et près de 13 M€ en fonctionnement).
Équipements structurants
Dans les collèges où les nouvelles opérations sur le bâti ou les constructions répondent désormais à des exigences environnementales élevées (95,8 M€), le Département mène une politique d’inclusion numérique au bénéfice des plus modestes avec la remise d’un ordinateur portable sous condition de ressources et propose un large éventail de dispositifs éducatifs, culturels et de réussite scolaire. L’amélioration de la qualité de la restauration scolaire est également recherchée en privilégiant les produits issus de l’agriculture raisonnée et les circuits courts
À l’approche des Jeux de Paris 2024, les moyens de la politique sportive sont renforcés, à hauteur de 18 M€. L’ambition est de « soutenir davantage le sport de haut niveau et d’élargir l’accès aux pratiques sportives », notamment au « handisport et au sport adapté. » Près de 36 M€ sont prévus pour le réaménagement du stade départemental Yves-du-Manoir, à Colombes, en vue des épreuves olympiques de hockey sur gazon, tandis qu’à Antony vont débuter les travaux du centre aquatique de la Grenouillère (66 M€ sur plusieurs années). Dans le domaine de la culture, près de 50 M€ financent des opérations majeures : le futur Musée du Grand Siècle, à Saint-Cloud et le Jardin des métiers d’Art et du Design, à Sèvres, qui ouvrira ses portes au mois de septembre.
Gestion rigoureuse
Solidaire de ses partenaires, le Département continue d’accompagner les projets des communes par l’intermédiaire de ses contrats de développement (25,8 M€ en fonctionnement, 44 M€ en investissement) et reste le premier contributeur du Fonds de solidarité interdépartemental d’investissement (FS2I), à hauteur de 52,6 M€. « Ce budget confirme les orientations définies au service des habitants et du rayonnement des Hauts-de-Seine. C’est un budget ambitieux et responsable, qui prend en compte les incertitudes qui pèsent sur les collectivités et se laisse des marges de manœuvre », souligne Georges Siffredi. Ce volontarisme est en effet assis sur une gestion financière rigoureuse, l’agence Standard & Poor’s ayant confirmé fin 2021 la note maximale de « AA perspective stable » du Département qui reste le moins endetté d’Île-de-France tout en étant le plus important investisseur régional avec les Yvelines.
Pauline Vinatier