En entrant dans sa sixième décennie, le festival de l’Orangerie de Sceaux fait évoluer sa formule.
Il avait, avec les autres, disparu de l’horizon estival, mais le 51e festival aura bien lieu, en deux week-ends du 24 septembre au 4 octobre, revêtu désormais d’un label « Concerts de l’Orangerie » qui entend développer à terme des événements musicaux et des spectacles jeunesse dans le Domaine départemental de Sceaux. Un beau fruit nouveau en quelque sorte, attaché à un arbre plus vaste – même si l’orangerie qui l’accueille est plus une galerie d’art qu’un verger d’agrumes. Le pianiste et chef d’orchestre Jean-François Heisser, directeur artistique, est un fidèle du lieu ; il constitue avec Michel Dalberto l’un des deux piliers de cette édition du festival. Et avec tout le respect dû à ces jeunes aînés, le renouvellement concerne également les générations, sachant que la valeur n’attend pas… Le Quatuor Hermès, le Quatuor Arod, le Trio Zadig se font remarquer dans tous les concours et conquièrent le public international. En bousculant parfois le répertoire routinier de la musique de chambre : ici les Quatuors à cordes de Janáček, là le Quatuor avec piano de Mahler. Le programme de mélodies et d’airs d’opéra de la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac joue entre autres avec l’élégance de Duparc et le pétillant d’Offenbach. L’accordéoniste Vincent Peirani et le violoncelliste François Salque rôdent sur les frontières du jazz. Quant au héros de l’année, Beethoven, on en attend variations de climats et sonates orageuses sous les doigts du pianiste Sélim Mazari, né il y a 28 ans à La Garenne-Colombes.
Photo : D92/Jean-Luc Dolmaire