Le musée du Domaine départemental de Sceaux expose certaines des plus belles pièces de ses collections de gravures et de dessins, en profitant des sortilèges du numérique.
Perché sur un échafaudage, un homme portant haut-de-forme dessine l’immensité d’un paysage, les jardins, les bois et au loin un château. L’aquarelle gouachée d’Antoine Ignace Melling nous transporte dans l’atmosphère du fameux film de Peter Greenaway, Meurtres dans un jardin anglais, dont le titre original – « Le Contrat du dessinateur » – colle exactement au propos de l’exposition Dessiner un jardin, présentée dans la galerie des Écuries du Domaine départemental de Sceaux jusqu’au 1er septembre, dans le cadre des commémorations de l’année Colbert. En une cinquantaine d’étapes, c’est l’état de l’art et de la manière de représenter les jardins, du XVIIe au XIXe siècle, en autant de pièces de délectation devenues œuvres de mémoire maintenant que la plupart de ceux-ci ont disparu. Du « jardin régulier » selon Le Nôtre, qu’on a pris l’habitude royale de nommer à la française, aux jardins à l’anglaise, à l’anglo-chinoise, à la manière de… Deux œuvres nous sont exceptionnellement proposées à la fois matériellement et virtuellement. L’album des Vues des belles maisons de France, des graveurs Perelle, dont la version numérisée est entièrement consultable sur écran, et le Transparent des Quatre Saisons de Louis Carrogis de Carmontelle, sorte de documentaire cinématographique avant l’heure : 119 feuilles de papier vélin translucide assemblées en un rouleau de plus de 40 mètres. Il sera déroulé à l’ancienne lors de séances de fin d’après-midi deux jeudis par mois. Et diffusé virtuellement tout au long de l’exposition, en une sorte de surf dans un jardin français… Photo : © Pascal Lemaître