Champion de France U15, l’ailier Hugo Yimga-Moukouri, l’un des prospects les plus attendus de sa génération, a trouvé dans Nanterre 92, où il fait ses débuts en Betclic Elite, son tremplin vers la NBA.

En 2023, Victor Wembanyama, numéro un de la Draft et orgueil de Nanterre 92, plaçait le club des Hauts-de-Seine sur la carte du monde. « Il n’y a, et n’y aura qu’un seul Wembanyama », s’entend-on dire à l’envi : l’homme bien réel s’est changé en part de rêve. À bien regarder (le nez en l’air) Hugo Yimga-Moukouri, 2,04 m à 17 ans, on se dit tout de même qu’un destin, et un grand, l’attend. « Victor est clairement un modèle, concède-t-il, mais je n’ai pas signé ici (cette saison et pour trois ans, NDLR) à cause lui. » Lui Hugo, et le basket ne font qu’un. Du reste au premier jour de sa « carrière », ce fan de foot fait d’abord plaisir à sa mère. « Elle m’a dit : “Ce sport, c’est bon pour toi !”. Alors, je me force et là, premier panier, je sens le “truc”, toujours en moi. Dans une autre vie, j’étais basketteur, c’est sûr (rires). » La foi lui vient de ce qu’il se révèle un féroce défenseur, à son âge « très impactant » physiquement. De quoi, avec force pressing et essuie-glaces des bras, mettre K.O. debout l’attaque d’en face. Après Asnières, « (sa) ville », le Courbevoie Club Basket, où il conserve ses entrées et aime tâter du ballon entre frères ; Victor l’aîné en JuCo (Junior College) à Howard (Texas), vise l’EuroLeague plutôt que la NBA.

 

LE BASKET N’EST PAS UNE QUESTION D’ÂGE. CE N’EST PAS LE PHYSIQUE QUI FAIT LES PANIERS À 3 POINTS

BOURREAU DE TRAVAIL

Autant dire qu’autour de la table, entre deux mets camerounais, en famille « ça cause basket ». Ce grand prématuré des parquets « saute deux classes » et fait irruption en N1 à l’âge canonique de 14 ans. « Le basket, aime-t-il à dire, n’est pas une question d’âge. Ce n’est pas le physique qui fait les paniers à 3 points. » En U15, où il s’autonomise sous l’œil de Loïc Calvez, place aux servitudes et grandeurs d’une vie partagée entre « ses deux clubs » et le Pôle espoir du Creps Île-de-France (Châtenay-Malabry). « C’était une année faste : au centre de formation, je rencontre mon coach de l’Insep ; prêté à Nanterre, me voilà champion de France…  » Sous les spots de Maurice-Thorez (Nanterre), ce « bourreau de travail » y va de ses séances rien qu’à lui, où gratter un surcroît de régularité au tir. Quoique bien dans ses Crocs, cette force tranquille par trop perfectionniste a son talon d’Achille. « La confiance en moi, je l’ai. Or, plutôt que de switcher, à la moindre faute, je rentre dans ma bulle de frustration. » Quand ses impairs le submergent, ces mots qui font comme un baume ou un coup de fouet, c’est de Julien Mahé qu’il veut les entendre. Lors du dernier mercato, les offres ne laissent pas d’affluer : 32 des 35 clubs de Betclic Elite se l’arrachent. L’arrivée du coach, réputé polisseur de diamants bruts, inspire son choix. Avec Pascal Donnadieu, devenu directeur sportif, ils parlent d’Hugo d’une même voix : « Voilà un garçon d’une explosivité et d’une intensité incroyables, avec des marges de progression, aussi bien en technique qu’en QI Basket (l’art de la lecture du jeu, NDLR). Pour l’équipe, sa venue est un signe d’ambition. »

PLAY-OFFS

Dans un sport où la stat’ est reine – « X : 3 shoots, 6 rebonds, 2 contres » – et où les frontières s’abaissent – entre l’ailier et l’arrière, l’ailier fort et le pivot – de son jeu, l’aspirant two-way player soigne l’esthétique, « prenant des choses » à Luka Dončić (la star slovène des Lakers). Se devant à son art, le gourmand qu’il est, brille par le respect de la diététique et, toqué d’anime, ne reste pas sur son quant-à-soi. « One Piece, c’est un gamin arrivé de nulle part qui veut devenir roi et défier des mecs régnant sur les mers depuis la nuit des temps. Est-ce que je m’imagine un pareil destin ? Clairement ! » Pas question de fermer la porte à l’équipe de France mais son dessein à long terme reste de croquer à ces play-offs de NBA. S’il lui revenait de choisir – la Draft n’est autre qu’une loterie – lui viendrait la tentation de Los Angeles, « rien que pour LeBron James », dit-il, évoquant, sans s’y étendre, un plan idoine sur deux ans. 

Nicolas Gomont
nanterre92.com

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