Création

LA GRÂCE DE LA DANSE

Répétition de « Grace – Jeff Buckley Dances ». © ann-ray

 

Le chorégraphe Benjamin Millepied revient à La Seine Musicale avec une création très attendue : Grace – Jeff Buckley Dances, sur la Grande Seine du 5 au 10 novembre.

La danse est un art universel qui traverse toutes les cultures, Benjamin Millepied n’en démord pas, lui qui la découvre enfant en Afrique avant de se former en France et de ne cesser, dans son travail de danseur et de chorégraphe, de mêler classique et contemporaine à New York, Los Angeles, Paris. À La Seine Musicale, après le ballet Roméo et Juliette de Prokofiev, c’est à l’univers rock du musicien Jeff Buckley qu’il consacre les moyens artistiques à sa disposition – danse, vidéo, théâtre – à l’occasion des 30 ans de la sortie de Grace, l’unique album achevé d’un feu follet qui se noie accidentellement à 30 ans, à peine plus âgé que son père Tim, météore folk-rock des sixties et seventies. Plus qu’un ballet pour douze danseuses et danseurs, Grace – Jeff Buckley Dances est un spectacle musical total, gorgé d’énergie et d’émotion : « J’ai souhaité composer une tapisserie de danses sur ses chansons pour nous emmener au plus profond de son esprit, de son cœur et de son histoire. Sa musique est empreinte de liberté et d’authenticité. En plongeant dans la narration de ses chansons et en utilisant la danse pour les explorer, l’histoire de sa vie apparaît, la raison de son art, la raison de toute cette grâce. » Les réservations s’étant écoulées comme le Lilac Wine de la chanson, deux dates supplémentaires ont été ajoutées. Hallelujah !

www.laseinemusicale.com

Sortir

CARTE VERTE

L’AccroCamp à Chaville. © AccroCamp

 

Le nouveau Pass Destination Yvelines Hauts-de-Seine remplace, sous la forme numérique, l’ancien Pass Malin : c’est un peu comme une carte verte qui donnerait carte blanche pour des sorties à tarifs préférentiels dans une centaine de lieux touristiques, culturels et de loisirs des deux départements. Parmi les activités de plein air encore accessibles ce mois de novembre avant la trêve hivernale : les deux parcours accrobranches de l’AccroCamp Chaville, dans la forêt de Meudon, et de l’AccroCamp Rueil, à Vert-Bois. Du premier parcours violet, pour enfants à partir de 3 ou 4 ans, aux fortes sensations du parcours noir de Rueil à plus de dix mètres de haut, ils sont ouverts dans les derniers frémissements des feuillages ocres et rouges les mercredis, week-ends et jours fériés du premier départ à 10 h au dernier à 17 h.

accrocamp.com

Événement

GRAND SIÈCLE ET MATINS DU MONDE

Ensemble La Rêveuse, avec Florence Bolton à la basse de viole (au premier plan) et Benjamin Perrot au théorbe. © Jean Dubrana

 

Le Petit château de Sceaux, préfiguration du Musée du Grand Siècle, propose au public un nouveau parcours dans des  espaces réaménagés.

Il compte désormais huit salles que l’on peut visiter librement (du mercredi au dimanche de 13 h à 17 h) en quête de quelques parfums annonçant ce que seront, à l’horizon 2027, les collections départementales dans leur futur musée à Saint-Cloud. Quatre thèmes nous guident – le pouvoir, l’art de vivre, la foi, la société – le long d’un parcours jalonné des plus belles pièces et des récentes acquisitions. Une vue du château de Saint-Cloud depuis la Seine, une autre du village de Seignelay, fief de Colbert, rassemble les attaches à notre territoire. Une nouvelle salle réduit encore la distance au temps passé en exposant quelques objets d’art dont l’usage, sinon la forme, nous est toujours familier : une pendule attribuée à l’ébéniste Boulle, une chocolatière en argent. Et puis il y a les plus grands noms de la peinture réunis comme dans les pages d’un livre d’histoire de l’art : Michel Ier Corneille, Laurent de La Hyre, Jean-Baptiste de Champaigne ou Pierre Ier Patel… Ici même, le samedi 14 décembre (à 18 h 30 sur réservation), l’ensemble si bien nommé La Rêveuse, dirigé par Florence Bolton à la basse de viole et Benjamin Perrot au théorbe, joue Marin Marais et Monsieur de Sainte-Colombe. Et c’est comme si, pris dans les images du film qui fit beaucoup pour la redécouverte de l’art au Grand Siècle, on entendait se lever le Soleil sur Tous les matins du monde…

museedugrandsiecle.hauts-de-seine.fr

Création

VINGT FOIS SUR LE MÉTIER…

Recherches Lampe à poser. © Marie Levoyet et Baptiste Meyniel

 

Depuis l’automne 2022, le Jardin des métiers d’art et du design (JAD) à Sèvres s’est révélé comme une fabrique de savoir-faire exceptionnel et une vitrine d’exposition singulière. Ici, designers et artisans d’art travaillent ensemble dans des ateliers blancs, ils inventent, innovent, façonnent… Ce chemin de création et de transmission, ensemble, n’est pas un long fleuve tranquille. Chroniques de la création dans les coulisses du JAD est une exposition, ou plutôt une « démonstration collective » de ce qui constitue l’essence du projet départemental. Quinze résidents se prêtent au jeu de l’envers du décor, jusqu’au 17 février. En regard, les Rencontres du JAD se tiennent autour d’un projet spécifique chaque troisième mercredi du mois. Et une visite guidée de l’exposition et de l’intégralité du site est annoncée le 7 décembre. 

le-jad.fr

Exposition

MOULER N’EST PAS COPIER

CD92/Olivier Ravoire

 

La jeune plasticienne Marina Mankarios est invitée par le musée Albert-Kahn à mettre en relief « la disparition fatale » envisagée par l’initiateur des Archives de la Planète.

Marina Mankarios a grandi dans une famille égyptienne copte, autant dire que la fragilité des œuvres de l’Antiquité orientale et leur disparition dans le désert des hommes lui sont familières. Son outil : le moule ; sa matière : le plâtre ; son privilège : le patrimoine sous bénéfice d’inventaire… Son projet de diplôme à l’Ensaama Olivier-de-Serres s’intitulait d’ailleurs Mouler n’est pas copier, et en artiste passionnée par la littérature du XXe siècle, elle n’hésite pas à faire subir aux canons grecs les figures de style de l’Oulipo : transformation, déformation, décalage. En lui confiant deux autochromes pour qu’elle en soulève le substantifique voile, le musée Albert-Kahn imagine, pour cette troisième résidence de création, un écho contemporain à l’œuvre de conservation du maître des lieux. Soit une prise de vue (1914) du temple de Sobek et Haroëris à Kôm Ombo, partiellement effondré dans le Nil, et une du site de Palmyre (1921), ravagé pendant la guerre civile syrienne, desquelles l’artiste reproduit des détails architecturaux qu’elle moule ensuite et multiplie comme autant de fragments matériels revenus du royaume des ombres immatérielles. Avec leurs blessures, leurs lacunes et leur part d’imaginaire, les tirages en plâtre sont exposés du 18 novembre au 23 mars dans la salle des Plaques du musée en regard de documents d’époque.

albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Image

L’INTIME ET LE DEHORS

Aru, Éthiopie, janvier 2012, 2012, série How much can you carry ? © Floriane de Lassée

 

Avec l’exposition À propos de la photo, la Maison des Arts d’Antony referme l’année en ouvrant les yeux sur les espaces de Floriane de Lassée. La photographe travaille par séries qui alternent la presque abstraction – les Présences de ce qu’on devine être des corps nus entrevus à travers un plexiglas laiteux – et le réalisme transfiguré par la mise en scène – ainsi l’intimité des femmes victimes de violence dont témoignent les appels d’urgence au 3919. Quand elle scrute la ville moderne, Floriane de Lassée photographie les résidents des espaces vitrés (Inside Views) ; quand elle regarde les sociétés traditionnelles du bout du monde, ce sont les femmes qui portent des charges inconcevables sur leur tête qui se dressent fièrement devant l’objectif (How much can you carry ?). Jusqu’au 5 janvier. 

www.maisondesarts-antony.fr

Insolite

DERNIERS TOURS DE PISTE

Sextuplette, Adolphe Grossot, fabricant (1894 – 1898). Cadre en tube d’acier renforcé. Roues métalliques avec chambre à air et pneu en caoutchouc. Selles en cuir. Poignées en bois. © Musée du domaine Départemental de Sceaux Thierry Ollivier

 

Avec l’exposition Roues libres, l’Orangerie du Domaine départemental de Sceaux héberge jusqu’à la fin de l’année le plus historique des garages à vélos.

Le musée du Domaine de Sceaux conserve depuis 1964 un ensemble de 25 cycles anciens collectés par Robert Grandseigne, pionnier de l’aviation et amateur de toutes sortes de machines propres à faciliter le déplacement de ses contemporains. L’exposition, sous la direction de Céline Bardin, conservatrice au musée, profite de ce moyeu historique – enrichi de documents graphiques issus des collections départementales et de prêts de plusieurs institutions culturelles – pour tracer une « circulation douce » à travers l’histoire du vélo. En trois grandes étapes, dont la première, « un domaine d’innovation », bénéficie de l’œil de Robert Grandseigne qui choisissait chacune de ses pièces en fonction des avancées techniques. « Le vélo, objet social et de loisir » traduit son insertion familière dans notre quotidien quand « Piste, course et vitesse » le projette dans le domaine des exploits sportifs et des figures de légende. Historique, chaque thème trouve son prolongement de nos jours, depuis les dernières améliorations mécaniques jusqu’aux enjeux politiques de la transition écologique – avec encore fraîches dans nos mémoires les récentes médailles de nos athlètes  deux-roues !

domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr/exposition-roues-libres

Spectacle

LA TERRE ET LE FEU

Le Supercross à Paris La Défense Arena. © Marie Bouhiron

 

Depuis 2017, le Supercross de Paris, compétition indoor de moto tout terrain, remplit l’espace de Paris La Défense Arena, après les années du Palais omnisport de Paris Bercy et du stade Pierre-Mauroy de Lille. Le lieu, très rock’n’roll, s’adapte à l’américaine aux deux jours de compétition, les 16 et 17 novembre, sur un circuit de terre et de feu spécialement aménagé pour cette 41e édition. C’est la plus grande compétition de supercross en dehors des États-Unis, celle dont le circuit spectaculaire autorise le coup de théâtre et la « remontada » infernale pour désigner King and Prince of Paris ! Les meilleurs ont confirmé leur présence : les frères australiens Jett (King of Paris 2023) et Hunter Lawrence, le Prince of Paris japonais de l’an passé Jo Shimoda, les Français Dylan Ferrandis et Tom Vialle, les Américains Cooper Webb et Malcolm Stewart…

www.supercrossparis.com

Festivités

LAPONIE-SUR-SEINE

CD92/Stéphanie Gutierrez-Ortéga

 

Le plus grand marché de Noël d’Île-de-France dans les lumières de Paris La Défense, du 14 novembre au 29 décembre.

En Laponie finlandaise, le village du père Noël est officiellement situé à Rovaniemi, inaccessible bout du monde arctique. Chez nous, c’est beaucoup plus simple : il a sa maison en plein centre du marché de Noël, sur le parvis de Paris La Défense, que parents et enfants ne se lassent pas de visiter (tous les mercredis, samedis et dimanches après-midi de décembre), selfies en prime. Avec quelques jours de plus que l’année passée – soit deux semaines de mieux que le marché de Noël de Strasbourg et ses 450 ans – le marché de Noël de Paris La Défense promet de battre de nouveaux records : en 2023, 150 commerçants y tenaient chalet ouvert pour un million de visiteurs. Lesquels ne se limitent pas aux familles gourmandes et aux amateurs d’artisanat, tant se multiplient les animations, gratuites et féeriques comme il se doit. Aux classiques orgues de Barbarie et chants de Noël façon Disney répondent gospel et danseuses fleurs, fées de glace, Parade Circus et d’étonnantes déambulations de mascottes saisies par le délire. Et puisque les enfants ne sont pas les seuls à avoir le sens de la fête, Paris La Défense ouvre en semaine ses soirées AfterWorks, animées par le DJ Waxmine.

xmasparisladefense.com

 

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