Pour la première fois, l’exposition d’art contemporain en plein air Les Extatiques s’étend de Paris La Défense à La Seine Musicale, jusqu’au 4 octobre.
Les Extatiques #3 effectuent une sortie de crise sanitaire d’autant plus attendue qu’inaugurée le 26 juin, c’est le premier événement culturel grand public à nous inviter à prendre l’air. Rien à voir, proclame paradoxalement cette exposition voulue par Patrick Devedjian comme un éclair d’énergie traversant la Vallée de la Culture. Présents à la fois à La Défense et dans le « jardin extatique » de La Seine Musicale, ce sont les Hommes de Bessines du plasticien Fabrice Hyber qui symbolisent le mieux l’idée de flux invisible et de perturbation des sens propres à cette édition. Petits hommes verts de taille réduite à la moitié de la normale, constituée comme nous de beaucoup d’eau qu’ils rejettent à la façon de fontaines organiques, ils sont nés à Bessines (Deux-Sèvres) et se sont depuis répandus sur la planète à près de mille exemplaires. La Seine Musicale reçoit également la visite « des bruits de la nature et des résonnances de l’âme », selon l’expression du commissaire de l’exposition Fabrice Bousteau, avec la sculpture sonore de Matteo Nasini, aux harmoniques de cloche d’église activées par le vent. On s’y promènera le nez en l’air dans le jardin olfactif de Julie C. Fortier. Il y aura des troubles de la vision et des couleurs à Paris La Défense avec l’œuvre « circulaire, participative et chatoyante » du plasticien Carlos Cruz-Diez, disparu l’année dernière. Et, revu par Ivan Argote, le très étonnant obélisque de la Concorde qui aurait perdu toute sa superbe virile pour proposer son « impuissance dans l’axe historique de Paris ».
Photo : Anne Claverie et Ivan Argote © J.B.Lepeltier – La société molle