La collectivité, mobilisée à la fois sur le front des économies d’énergie et sur celui de la réduction de l’empreinte carbone, possède depuis 2020 son propre référentiel de qualité environnementale des bâtiments.
Dans les bâtiments publics, la nouvelle règlementation (RE 2020) marque l’entrée en vigueur d’une logique environnementale, et plus seulement thermique, illustrée par le label d’État E+C- pour « énergie positive et réduction carbone ». En adoptant son propre référentiel de qualité environnementale des bâtiments (QEB), le Département a devancé ces normes et continue d’anticiper leurs évolutions. « Nous avons engagé des actions structurantes sur nos sites afin de maîtriser notre consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre associées, rappelle Georges Siffredi. Désormais l’ambition est d’aller au-delà et nous nous sommes fixés un objectif élevé : diminuer de 40 % l’impact carbone de nos projets immobiliers. » Cette évolution est « une nécessité face au changement climatique » et s’inscrit dans l’Agenda 2030 départemental en vue d’une décarbonation globale des pratiques.
Appliqué depuis 2020 aux nouvelles constructions et aux réhabilitations, totales ou partielles, le référentiel QEB traite les enjeux de sobriété énergétique, d’impact carbone, d’insertion dans l’environnement et encourage une approche bioclimatique, alliant performance énergétique, confort et santé. « Le confort d’usage et les performances vont souvent de pair, explique Pol Creignou, directeur général adjoint chargé du pôle Éducation Maintenance et Construction du Département. Le référentiel prévoit par exemple des objectifs élevés de lumière naturelle, or plus on a de lumière naturelle moins on consomme d’énergie. Ce ne sont pas des exigences qui figurent directement dans la RE 2020. » Sur le seul volet thermique, des mesures ont été expérimentées dès 2012 dans les collèges (60 % du parc départemental), amplifiées à partir de 2019 avec les contrats de performance énergétique (CPE) portant sur l’amélioration des systèmes énergétiques de 62 des 98 établissements publics. La phase de « pilotage » de ces contrats, toujours en cours, amènera une réduction de 30 % ou plus des consommations courant 2025. Vingt collèges hors CPE bénéficieront aussi d’une réhabilitation en vue d’une baisse de 40 % de leurs consommations. D’autres sites, bureaux, pôles sociaux, équipements sportifs et culturels… bénéficient d’outils de pilotage en temps réel. « La conjugaison de toutes ces actions nous permet d’être sur la trajectoire du décret tertiaire pour l’ensemble du patrimoine
(- 40 % à horizon 2030 et – 50 % à horizon 2040, Ndlr) ».
CIBLES CHIFFRÉES
Le référentiel marque l’engagement du Département pour l’écoconstruction et « tire l’innovation » de ses fournisseurs tenus au respect de cibles chiffrées (pas moins de 156 au total). « Certaines ne sont pas applicables dans l’ancien ou adaptées, précise Pol Creignou. Pour les bâtiments du Musée du Grand Siècle, à Saint-Cloud, les exigences en matière de lumière naturelle ne seront évidemment pas les mêmes que pour du neuf comme la Maison de l’Avenir (une structure de l’Aide sociale à l’enfance, à Nanterre, Ndlr). Par contre, il n’y a aucune raison de renoncer aux matériaux biosourcés. » Sur ce point aussi, le référentiel va au-delà des normes en vigueur. « Il s’agit d’utiliser moins de matériaux issus du pétrole, pour des raisons d’empreinte carbone et de pollution, comme le chanvre qui ne va pas émettre de solvants volatils pendant sa durée de vie contrairement au polystyrène. » Construit à 50 % en bois, issu de forêts labellisées, chauffé et refroidi pour la moitié de son mix grâce aux énergies renouvelables, dont une centrale à pellets, le Stade départemental Yves-du-Manoir, à Colombes, livré pour les Jeux de Paris reflète ces ambitions. Une salve de nouveaux bâtiments exemplaires entretiendra cet élan courant 2026. Au Plessis-Robinson, le nouveau collège Claude-Nicolas-Ledoux, labellisé E+C-, se distinguera ainsi par le recours à des matériaux étiquetés A+, aux émissions polluantes faibles et par une installation de géothermie profonde couvrant 80 % des besoins de chaleur. Quant au centre aquatique de La Grenouillère, à Antony, agrandi et désormais ouvert à l’année, il arborera des bassins en inox, matériau d’une durée de vie supérieure à celle du béton, dont une partie de l’eau sera récupérée pour l’arrosage des nombreux espaces verts du site. À ce jour, seules deux piscines en France sont capables de cette prouesse.
P.V.
